France 2030 : 8 premiers lauréats du programme de recherche « Ville Durable et Bâtiments Innovants » pour accompagner les transitions vers des villes plus résilientes, sobres et inclusives

Un programme de recherche dédié pour (ré)inventer les villes durables pour habiter la France de demain

Lancé en avril 2023, le programme de recherche « Ville Durable et Bâtiments Innovants » s’inscrit dans le cadre de la stratégie éponyme de France 2030. Doté de 40 M€ de France 2030, ce programme vise à mobiliser et structurer des communautés scientifiques plurielles dans des démarches de recherches fortement pluridisciplinaires autour des grands défis que pose la transition vers des villes plus durables. Son pilotage scientifique a été confié au CNRS et à l’Université Gustave Eiffel.

Ce programme s’articule autour de projets de recherche sélectionnés via des appels à projets ouverts aux communautés, complétés par des actions d’animation et d’appui à la valorisation et à la transcription vers des praticiens des résultats des travaux de recherche et la mise en place de trois centres opérationnels destinés à la fois à mobiliser les connaissances immédiatement disponibles, à assurer une veille et la capitalisation des connaissances produites dans le cadre des projets.

Le premier appel à projets, lancé fin 2023 et opéré pour le compte de l’Etat par l’Agence nationale de la Recherche, invitait les chercheurs à se regrouper pour proposer des projets ambitieux inspirés par des problématiques auxquelles sont confrontés les acteurs de terrain, en mobilisant l’ensemble des disciplines nécessaires et en impliquant des praticiens, notamment des collectivités territoriales.

L’objectif : répondre à un ou plusieurs des cinq grands défis identifiés lors de l’élaboration du programme :

  • le changement climatique et la préservation de la biodiversité
  • des villes résilientes
  • des villes sobres et frugales
  • des villes inclusives et équitables
  • la ville durable, santé et bien-être

Ce dispositif a largement atteint son objectif de mobilisation des communautés à l’échelle nationale, avec le dépôt d’une quarantaine de propositions, dont beaucoup impliquent un grand nombre de laboratoires (entre 8 et 15). Un second point saillant concerne la large couverture thématique, avec de nombreuses propositions à l’interface de plusieurs défis (trois-quarts des projets déclaraient aborder au moins deux défis). Un nombre significatif de ces projets se rattachaient notamment aux défis axés sur la résilience d’une part, et sur les liens entre durabilité, santé et le bien-être d’autre part.

Huit projets lauréats soutenus à hauteur de 18 M€ de France 2030

Ce premier appel a permis de sélectionner huit projets, pour un montant de subvention France 2030 de 18 M€ (pour un coût total estimé à environ 53 M€ en tenant compte des apports des établissements impliqués dans les projets).

Les projets portent sur des sujets aussi variés et majeurs que l’adaptation des villes existantes aux impacts du changement climatique ou aux nouvelles contraintes (énergétiques, environnementales…), le rôle de la nature dans la durabilité urbaine, les liens entre santé, bien-être et environnement urbain, et faisant appel conjointement à une large gamme de disciplines, allant des sciences humaines et sociales (économie, géographie, sciences politiques, sociologie …) aux sciences de l’ingénieur (thermique, hydrologie…) et du numérique, en passant par les sciences de l’environnement (climatologie, écologie…) et de la santé (épidémiologie).

Voir la liste détaillée ci-dessous.

Un second appel est prévu courant 2025 pour permettre de couvrir des sujets qui n’auraient pas été suffisamment soutenus par la sélection opérée dans le cadre du premier appel.

L’État consacre 3 milliards d’euros de France 2030 pour la recherche à travers des programmes de recherche ambitieux, portés par les institutions de recherche pour consolider le leadership français dans des domaines clés, liés ou susceptibles d’être liés à une transformation technologique, économique, sociétale, sanitaire ou environnementale, et qui sont considérés comme prioritaires au niveau national ou européen.

L’Agence nationale de la recherche (ANR) est l’opérateur des programmes pour le compte de l’État.

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Détails des projets sélectionnés

  • inteGREEN (Services urbains intégrés à partir de stratégies de végétalisation pour améliorer la résilience des villes) rassemblent des experts issus d’un large éventail de disciplines incluant les politiques urbaines, l’économie, la géographie, l’aménagement du territoire, l’écologie, l’écophysiologie végétale, la biogéochimie des sols, la chimie atmosphérique, la météorologie, l’hydrologie, la gestion de l’eau, et la climatologie, pour développer des méthodes d’évaluation plus holistiques et plus scientifiques des services urbains intégrés fournis par les solutions de végétalisation, notamment dans des contextes d’environnements urbains complexes ainsi qu’aux conditions climatiques et environnementales changeantes.
     
  • NEO est un dispositif d’observation au service de la transformation sociotechnique et environnementale des villes, qui s’inscrit dans une démarche d’observation intégrée de l’environnement urbain hybridant des connaissances et pratiques expérimentales issues du monde académique avec des démarches d’innovation et d’apprentissage développées par les acteurs de terrain. Il a pour ambition d’accompagner les territoires dans l’accélération des politiques et pratiques d’adaptation au changement climatique en se concentrant sur l’analyse des relations systémiques entre les différents compartiments de la zone critique : eau, sol, air et végétation.
     
  • RESILIENCE (Robuste Evaluation de Solutions pour limiter les Impacts LIés aux ÉvolutioNs du Climat sur les Écocités) propose, à travers une approche pluridisciplinaire innovante, d’évaluer l’efficacité de politiques d’aménagement urbain visant à améliorer les conditions de vie, ainsi que les co-bénéfices possibles et l’acceptation de ces actions par le grand public. Le projet porte d’une part sur les dispositifs pour réduire les îlots de chaleur urbains, d’autre part, sur la façon dont les plans de végétalisation et de désimperméabilisation des sols favorisent la biodiversité et la continuité écologique ainsi que les puits de carbone naturel.
     
  • TRACES (TRansformer pour Adapter l’existant), à travers une approche multisCalairE et Systémique), s’intéresse aux questions d’adaptation, selon trois dimensions : l’impact des choix conceptuels et techniques sur l’habitabilité et l’appropriation des espaces ; le rôle de la maintenance des artefacts et la prise en compte des risques naturels et anthropiques sur la durée de leur vie ; l’évolution des formations et des métiers et l’articulation entre différents types d’expertises et de compétences nécessaires pour répondre aux défis en jeu de transition.
     
  • URBHEALTH (Territoires URBanisés: influence des HEtérogénéités spatiALes et des sources de pollution aTmospHérique sur la santé) vise à caractériser les influences sur la santé des hétérogénéités spatiales des multi-polluants en zone urbaine, en intégrant une dimension socio-démographique et une notion de justice sociale de la pollution atmosphérique. Les polluants réglementés, ainsi que les polluants émergents et le potentiel oxydant seront pris en compte. Cette recherche permettra de mieux évaluer les sources de polluants à réduire pour diminuer l’impact sanitaire, et d’identifier les zones géographiques et les populations les plus exposées et les plus vulnérables.
     
  • VF++ (Des Villes Fraiches Pour et Par Leurs Usagers) vise à intégrer des solutions douces, vertes et grises pour favoriser la bonne santé des habitants. Le projet rassemble des chercheurs en ingénierie (physique du bâtiment et urbaine, biométéorologie humaine), sciences sociales (architecture, urbanisme, géographie sociale, anthropologie) et sciences de la santé (épidémiologie, thermophysiologie, médecine) pour s’attaquer aux questions de santé et de bien-être lors d’épisodes caniculaires.
     
  • VILLEGARDEN – Comment les espaces verts résidentiels contribuent-ils à la transition vers des villes bio-diverses et perméables ? Le projet s’intéresse au rôle joué par les espaces verts résidentiels, privatifs, en termes de services écosystémiques rendus à la ville (support de la biodiversité, évapotranspiration pour réduire les effets d’îlot de chaleur…).
     
  • WHAOU constitue un observatoire de la santé et du bien-être au sein des trajectoires urbaines. Il vise à créer un observatoire pluri-thématiques et multidimensionnel du bien-être et de la santé en ville, en analysant les flux de matières dans les réseaux d’assainissement, les données censitaires ainsi que les données d’entretien pour mieux anticiper les risques notamment sanitaires.