L’ANR dévoile sa déclinaison du Baromètre de la Science Ouverte
La science ouverte (SO) promeut la diffusion sans entrave des publications et des données de la recherche en vue de démocratiser et d’accélérer l’accès aux savoirs. Elle constitue un levier important de promotion de la connaissance et de confiance des citoyens dans la science. L’ouverture des résultats de la recherche est ainsi appelée à devenir la pratique par défaut. L’ANR est largement engagée dans cette démarche.
Mesurer l’évolution de la science ouverte en France à partir de données fiables, ouvertes et maîtrisées
Créé en 2019 par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR), le Baromètre de la science ouverte permet d’évaluer les impacts de la politique nationale de science ouverte afin de pouvoir l’affiner et l’ajuster. Pour ce faire, l’outil se focalise sur les publications dont au moins un des auteurs est affilié à une institution française.
Pour sa troisième édition, le Baromètre national 2022 montre ainsi une progression continue du taux de publications en accès ouvert : 67 % des publications françaises de toutes disciplines publiées en 2021 et observées en 2022 (voir ci-dessous pour comprendre les différentes temporalités utilisées dans les graphiques) ont été mises en ligne en libre accès contre 38 % pour 2017. Après l’ajout, en 2021, d’indicateurs relatifs à la recherche en santé, la dernière édition du Baromètre s’est enrichie de données sur l’ouverture des thèses de doctorat, et dévoile une première série d’indicateurs dédiés aux données de la recherche et aux codes et logiciels.
A ce jour, plus de 70 organismes, universités, écoles et laboratoires (Université de Lorraine, Cirad, Inserm, Sorbonne Université, CEA…) ont décliné un baromètre local de la science ouverte, rejoints désormais par l’ANR. La déclinaison locale ANR du Baromètre de la Science Ouverte vise ainsi à accompagner le déploiement de sa politique d’accès ouvert dans les appels à projets et d’en mesurer les effets sur les publications issues des projets financés par l’Agence.
Un Baromètre local adapté aux données de l’ANR
Le Baromètre local de l’ANR s’est construit en collaboration avec l’équipe du Baromètre national du MESR. Pour ce faire, le pôle science ouverte de la Direction de la stratégie numérique et des données (DSD) de l’ANR a rassemblé un premier corpus de publications scientifiques issues des projets financés de l’Appel à projets générique (AAPG) et des Programmes d’investissements d’avenir 2, 3 et 4, et du Plan France 2030 depuis leurs éditions 2016. Ce CORPUS est constitué des publications avec DOI (Digital Object Identifier) rattachées à un code décision ANR disponibles sur la plateforme Web of science et sur le portail HAL-ANR. Il est complété pour l’AAPG par les publications mentionnées dans les rapports finaux des projets. Au total, depuis 2016, ce sont plus de 35 000 publications qui ont été réunies.
Elaborés par le MESR à partir de ces données, les graphiques dynamiques prennent en compte trois temporalités : l’année de publication, c’est-à-dire l’année au cours de laquelle les résultats ont été effectivement publiés ; l’année d’observation, se faisant un an après la publication afin de considérer l’aspect “dynamique” du statut d’accès ouvert : par exemple, certaines revues mettent en place un accès ouvert à la publication après une certaine période de temps à compter de la date de publication, appelée barrière mobile. Un auteur qui publie un article en accès fermé peut donc, une fois la barrière mobile expirée, partager sa publication quelques mois plus tard via une archive ouverte ; et l’année d’édition de l’appel à projets, une particularité de l’ANR.
Un taux d’accès ouvert en constante augmentation
Pour sa toute première déclinaison, le Baromètre de l’ANR montre un impact manifeste de la politique science ouverte mise en place par l’Agence, dans les appels à projets, depuis 2019. Parmi ses principaux résultats, le taux d’ouverture des publications scientifiques observées en 2022 issues d’un projet financé par l’ANR est de 87 %, soit 20 points supérieur au taux d’ouverture national, de 67 % pour la même année. L’objectif du deuxième Plan national pour la science ouverte est ainsi d’atteindre les 100% d’ici à 2030 pour l’ensemble de la recherche française.