L’ANR participe aux 40 ans de l’Ifremer et met le cap sur l’année des océans

Pour célébrer ses 40 ans, l’Ifremer, seul Institut de recherche français entièrement dédié à l’océan, a mis à l’honneur le Pourquoi pas ?, navire amiral de la Flotte océanographique française et lieu particulièrement symbolique pour « mettre en lumière à la fois les connaissances que produisent nos scientifiques et la puissance de la Flotte océanographique française, l’une des cinq plus grandes au monde », a souligné François Houllier, Président-directeur général de l’Ifremer.

Le rôle fondamental des sciences océaniques

Lors de cette rencontre, placée sous le haut patronage d’Emmanuel Macron, Président de la République, Patrick Hetzel et Fabrice Loher ont mis en avant le rôle stratégique de l’Ifremer non seulement dans la sensibilisation aux enjeux liés aux océans, mais aussi dans la mise au point d’innovations en lien avec les acteurs économiques.

Organisé par l’Ifremer, avec le soutien de l’ANR et en partenariat avec la Fondation Dassault Systèmes, l’événement « Pourquoi pas l’Océan ? » avait pour ambition « de rappeler le rôle fondamental que jouent les sciences océaniques dans la compréhension des défis actuels, comme la lutte contre le changement climatique et la gestion durable des ressources naturelles et de rappeler aux acteurs politiques nationaux et territoriaux l’importance d’appuyer leurs prises de décision sur la science. » (communiqué de presse « Pourquoi pas l’Océan ? » : les sciences océaniques au cœur de la décision politique).

À bord du Pourquoi pas ?, les interventions et témoignages qui se sont succédé ont mis en valeur le rôle de « passeurs de sciences » des scientifiques. Un rôle essentiel afin de « faire ressentir l’importance des recherches scientifiques pour comprendre le monde qui nous entoure, et notamment l’océan global que nous connaissons encore si peu », a précisé Claire Giry.

Claire Giry a également rappelé le soutien de l’ANR à la recherche marine et maritime à travers le financement de projets portés par les acteurs de la recherche, de métropole et de l’outre-mer. Plus de 1 100 projets ont ainsi été financés par l’ANR mettant à la disposition de la communauté scientifique près de 460 millions d’euros. Parallèlement, avec la mise en place des Programmes d’investissements d’avenir et de France 2030 mis en œuvre par l’ANR depuis 2011 pour le compte de l’État dans le champ de l’enseignement supérieur et de la recherche, 65 projets dédiés tout ou partie à la recherche et à l’innovation marines ont également été financés.

En complément des projets soumis librement par les chercheuses et les chercheurs dans le cadre de l’Appel à projets générique (AAPG), des programmes et appels à projets ciblés ont été mis en place par l’ANR, par exemple :

dans le cadre de France 2030 : le Programme prioritaire de recherche Océan et Climat, le Programme et équipements prioritaires de recherche sur les Grands fonds marins et les Programmes et équipements prioritaires de recherche exploratoires BRIDGES (pêche et biodiversité dans l’océan Indien) et ATLASea (atlas des génomes marins) ;
dans le cadre de projets ciblés pour répondre à des demandes sociétales : l’échouage des algues Sargasses aux Antilles, les impacts de l’ouragan Irma en 2017, en encore ceux liés au développement d’aires marines protégées dans l’océan Indien (South Indian Ocean Protected Areas – SIOMPA) ;
dans le cadre des plateformes européennes conjointes JPI Océans et JPI Climat, des différents ERA-NET marins et désormais des partenariats Sustainable Blue Economy et Biodiversa+.

Ces financements permettent aussi de faire rayonner la recherche océanique française à l’échelle internationale, notamment via le Belmont Forum, partenariat international d’agences de financement de la recherche dédié à la recherche sur les changements globaux et la science de la durabilité, dont l’ANR assure la coprésidence.

2025, année des océans

La mise à l’honneur des recherches marines et maritimes se poursuivra dans les mois à venir avec, en point d’orgue, la 3e Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC3), organisée par la France et le Costa Rica à Nice du 9 au 13 juin 2025. Elle rassemblera les États membres des Nations Unies, les agences spécialisées, la société civile, le secteur privé et les donateurs internationaux.

L’UNOC3 sera précédée de la conférence scientifique One Ocean Science Congress (4-6 juin), organisée par le CNRS et l’Ifremer, avec le soutien de l’ANR. Elle réunira 2 000 experts du monde entier avec pour objectif de fournir aux chefs d’État et de gouvernement, ainsi qu’à la société dans son ensemble, « l’état des connaissances scientifiques sur l’océan, son fonctionnement, sa trajectoire, sa santé et ses implications en matière de conservation, d’utilisation durable et de préservation des services océaniques et des bienfaits pour l’humanité », a expliqué Claire Giry lors de son intervention.

L’ANR y contribuera en effectuant une synthèse des travaux réalisés par les équipes françaises durant les 20 dernières années et des résultats obtenus. Cette synthèse sera présentée sous la forme d’un Cahier et d’une session spécifique.