MOPGA : retour sur quatre années de collaboration scientifique internationale
En 2017, le Président Donald Trump annonce le retrait des Etats-Unis de l’Accord de Paris, un accord multilatéral historique signé le 12 décembre 2015 à Paris lors de la Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP21) par 195 nations. Ce texte universaliste se fixe comme ambition de contenir le réchauffement climatique “bien en deçà de 2 °C” par rapport à l’ère préindustrielle. À travers un appel solennel, Emmanuel Macron lance alors le 1er juin 2017 une invitation aux communautés scientifiques du monde entier à rejoindre la France, au sein de laboratoires prêts à les accueillir et accompagner leurs recherches dans le domaine des sciences environnementales. “À tous les scientifiques, ingénieurs, entrepreneurs, citoyens engagés, (…) vous trouverez dans la France une seconde patrie. (…) Je vous lance un appel : venez travailler sur des solutions concrètes pour le climat”. Le programme “Make Our Planet Great Again” (MOPGA) est ainsi né, baptisé en en contrepied du slogan de Donald Trump : “Make America Great Again”.
Plusieurs outils de financement, d’appels à projets, d’animation de communauté ont été déployés par la suite afin de répondre concrètement aux grands défis inscrits dans le texte de l’Accord de Paris :
Réduire considérablement les émissions mondiales de gaz à effet de serre dans le but de limiter à 2 °C le réchauffement planétaire au cours du siècle présent, tout en poursuivant les actions menées pour le limiter à 1,5 °C ;
Réévaluer les engagements nationaux tous les cinq ans ;
Fournir aux pays en développement des ressources financières pour atténuer les changements climatiques, renforcer la résilience et accroître les capacités d’adaptation aux effets produits par ces changements.
Le Gouvernement, à travers le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche (MESR) et le Secrétariat Général pour l’Investissement (SGPI), a mandaté le CNRS pour piloter scientifiquement le programme, et l’ANR pour opérer les appels à projets internationaux. Une plateforme en ligne “MOPGA” est lancée dans la foulée, dans l’optique d’agréger les initiatives liées au programme. Dans l’ensemble, une enveloppe de 60 millions est ainsi débloquée par le gouvernement français – dans le cadre des programmes d’investissements d’avenir PIA, intégrés aujourd’hui à France 2030 – afin de financer des projets de recherche, déployés sur une durée de 3 à 5 ans. En juillet 2017, l’Allemagne rejoint le programme, reprenant les principes de sélection et d’accueil de scientifiques internationaux dans des établissements scientifiques allemands. La Deutscher Akademischer Austausch¬dienst (Daad, Office allemand d’échanges universitaires), prend en charge le pilotage et l’animation scientifiques du programme outre-Rhin, allouant un budget total de 15 millions d’euros.