Publication des résultats de l’appel ANR « RA-Covid-19 » Vague 10

Dans la continuité de l’appel ANR Flash Covid-19 ayant abouti au financement de 118 projets, l’ANR a lancé le 15 avril dernier un appel « Recherche-Action Covid-19 » qui vise à soutenir des travaux de recherche à court terme en lien avec la pandémie. L’appel était ouvert en continu jusqu’au 28 octobre 2020, avec plusieurs vagues d’évaluation pour opérer une sélection au fil de l’eau et un financement rapide des projets.

 

A l’issue de la dixième vague d’évaluation le 17 novembre 2020, le comité d’évaluation scientifique de l’appel a retenu 4 projets, parmi les 36 propositions éligibles évaluées, pour un accompagnement financier global de 421 K€.

 

    Le projet COVAFFIT, coordonné par Frédéric Pecorari (U 1232 – Centre de recherche en cancérologie et immunologie Nantes-Angers, vise à générer des petites protéines d’affinité artificielles (Affitines) in vitro, en utilisant comme cibles le domaine RBD, la protéine S et des particules pseudo-typées, puis à cribler et identifier les Affitines capables de neutraliser l’infection par le SRAS-Cov-2. Les meilleurs candidats Affitines seront ensuite caractérisés in vitro pour leur affinité, leur spécificité et leur capacité à empêcher l’entrée du virus dans les cellules.

     

    Le projet COVIDEUIL, coordonné par Marie-Frédérique Bacqué (UR 3071 – SUbjectivité, LIen SOcial et Modernité – Université de Strasbourg), étudiera la problématique suivante : la difficulté des adieux et l’empêchement de pratiquer les rites funéraires pendant l’épidémie de Covid-19 a-t-elle entraîné ou aggravé une véritable psychopathologie du deuil ? Il s’agit d’une étude de cohorte prospective avec une collecte de données en deux temps sur une période de 6 à 12 mois afin d’évaluer les manifestations du deuil et leur durée, et de repérer l’éventuelle prolongation du deuil et d’une symptomatologie invalidante.

     

    Le projet PACCO, coordonné par Estelle Thebaud (Association Réseau Onco Pays de Loire), analysera le vécu de parents d’enfant atteint de cancer durant la crise sanitaire liée à la Covid-19 où l’accompagnement psychosocial (« école à l’hôpital », activités physiques, ludiques et créatives, etc.) a été en grande partie suspendu. Il mènera des entretiens qualitatifs et étudiera notamment le processus paradoxal imposé par la crise sanitaire et la réorganisation des services, avec d’un côté une réduction de l’écart à la norme avec la généralisation du confinement et de l’autre, le maintien rompu de repères du monde extérieur à l’hôpital.

     

    Le projet PSYCOVER coordonné par Cécile Vuillermoz (U 1136 – Institut Pierre Louis d’épidémiologie et de santé publique, Paris), vise à évaluer la santé mentale des professionnels de santé ayant travaillé avec des patients infectés ou potentiellement infectés par la Covid-19 à 6 et à 18 mois après la recrudescence de patients, ainsi que leur niveau d’exposition aux risques causés par l’épidémie en France en utilisant le questionnaire PsySTART-R. Il identifiera les déterminants sociaux qui pourraient influencer la santé mentale des professionnels de santé ayant travaillé avec des patients potentiellement atteints de mars à mai 2020, et proposera le programme “Anticiper, planifier et dissuader” (ADP) pour améliorer leur résilience.