Trois questions à Cécilia Berder, Escrimeuse de l’Equipe de France

Pouvez-vous présenter votre parcours de sportive de haut niveau ?

Cécilia Berder : Je suis actuellement en équipe de France d’escrime, spécialité sabre. Originaire de Bretagne, je suis licenciée au club d’escrime d’Orléans. J’ai été vice-championne du monde et vice-championne d’Europe en individuel et par équipe, championne du monde, d’Europe et vice-championne olympique à Tokyo. Je suis diplômée d’une école de journalisme et j’ai travaillé pendant sept ans sur France Info. Enfin, je suis aussi maman d’une petite fille de deux ans.

Vous participez aux JOP de Paris 2024, que représente ce rendez-vous pour vous ?

C. B. : C’est une vraie fierté de participer aux Jeux à domicile. Je mesure la chance de faire partie de cette équipe. Cette sélection représente le travail et la quête de progrès insatiable déployés depuis mes premières années en équipe de France. Ce rendez-vous est aussi la chance pour notre pays d’accueillir le monde entier sur nos terres et de mettre le sport à l’honneur et au cœur de nos priorités.

Comment vous êtes-vous préparée à cette compétition charnière durant les derniers mois ?

C. B. : La préparation à une telle compétition n’est pas de tout repos. Nous participons à un grand nombre de compétitions à travers le monde, nous réalisons des stages, seuls ou en collectif, pour progresser ensemble. Le quotidien d’un escrimeur de l’équipe de France est rythmé par des séances d’assauts, des leçons, de la préparation physique et mentale, des soins, du yoga et de la méditation.

Quels ont été vos liens avec la science en appui à la très haute performance au cours de la préparation des JOP 2024 ?

C. B. : Les liens entre sport et science sont assez importants. Nous utilisons notamment chaque jour la vidéo pour obtenir un retour précis sur nos entraînements et compétitions. Par exemple, dans notre salle d’armes, une caméra filme nos matchs avec un léger décalage de six secondes. Cet outil nous permet d’avoir un retour direct et objectif du geste réalisé pour mieux l’envisager et le parfaire…

Dans ma préparation physique, j’utilise également une machine appelée « 1080 », à laquelle je suis attachée par un fil qui ajoute du poids à mes déplacements. Outre le fait d’améliorer le gainage, les appuis et l’explosivité, le fil calcule en plus la vitesse de mes appuis. Il m’a permis notamment de me rendre compte que la lenteur avait du bon : elle permettait un meilleur changement de rythme et une fente, geste final pour l’escrimeur, encore plus rapide.

En parallèle de votre activité d’escrimeuse, vous êtes également journaliste et conférencière. A ce titre, que pouvez-vous nous dire sur l’importance des liens entre sport et société ?

C. B. : A titre personnel, le sport a changé ma vie, il m’a permis de grandir et de mieux comprendre mon corps. Les JOP peuvent vraiment inspirer une quête de dépassement de soi et donner naissance à une passion par la découverte de nombreux sports moins médiatisés. Surtout, ces Jeux peuvent créer un vrai sentiment d’appartenance. Appartenir à une équipe, soutenir des sportifs, vibrer et faire la fête dans son pays avec des supporters venus des quatre coins du monde, c’est une occasion unique dans une vie. A mon sens, une société plus sportive est le premier pas vers une société en meilleure santé, plus ouverte aux différences, qui a soif de partages, de progrès et de mieux vivre ensemble.