Une nouvelle collaboration recherche-entreprise pour prédire le vieillissement du vin
La société Biolaffort, le CNRS, l’Université de Bordeaux et Bordeaux INP ont récemment renforcé leur partenariat en créant un laboratoire commun baptisé RedoxWine. Ce laboratoire, fruit de la collaboration entre Biolaffort et l’Institut de Chimie et Biologie des Membranes et Nano-objets (CBMN1), étudiera les réactions d’oxydo-réduction dans le vin, pour prédire sa capacité de vieillissement et répondre aux défis engendrés par le réchauffement climatique dans le secteur viticole.
Face à l’augmentation des températures, à la sécheresse et aux maladies fongiques, les raisins peinent à atteindre leur maturité optimale, et cela entraine des modifications chimiques dans les processus oenologiques d’élaboration du vin. « Avec des variabilités climatiques de plus en plus marquées, il devient difficile pour les producteurs de garantir une qualité et une évolution maîtrisée de leurs vins. Pourtant, les consommateurs attendent cette stabilité, un défi qui touche aussi bien les petits producteurs que les grands châteaux », souligne Stéphane Arbault, directeur de recherche au CNRS et co-directeur du laboratoire commun.
Le laboratoire commun RedoxWine, financé par l’Agence nationale de la recherche (ANR), à hauteur de 363 K€, pour une durée de 54 mois, a pour objectif d’étudier ces évolutions chimiques et de développer de nouvelles méthodes d’analyse pour prédire l’oxydation des vins dans le temps. Dans une précédente collaboration, le CBMN et Biolaffort avaient développé une technique permettant de mesurer l’empreinte Redox d’un vin, c’est-à-dire ses processus d’oxydation et de réduction. Aujourd’hui, les équipes du laboratoire commun espèrent que l’association de cette méthode avec d’autres analyses permettra de créer une carte d’identité chimique des vins permettant de prédire leur vieillissement.
« En connaissant l’évolution future d’un vin, nous serons peut-être en mesure de proposer des solutions adaptées aux producteurs à chaque étape de la vinification. Ces solutions nous les développerons grâce à notre recherche qu’elles soient collaboratives avec les établissements de recherche ou via notre propre équipe composée de 14 personnes. », explique Virginie Moine, directrice scientifique de Biolaffort, entreprise qui gère les activités Recherche et Développement du groupe LAFFORT spécialisée dans la production et la distribution de produits oenologiques.
« En constituant une base de données de grande ampleur, nous pourrons comprendre si des vins qui vieillissent d’une certaine façon correspondent à des empreintes Redox similaires. », explique Virginie Moine. Dans le cadre de ce projet, les scientifiques prévoient d’analyser des vins de différents cépages, terroirs, millésimes et pratiques techniques en collaborant avec différents producteurs de la Région Nouvelle Aquitaine. « Nous avons actuellement 400 échantillons de vin, l’objectif est de parvenir à 2 000 échantillons en fin d’année », complète Virginie Moine.
En s’appuyant sur l’importante base de données constituée, ainsi que celle que possède la société Biolaffort, les équipes du laboratoire commun tenteront de mettre en adéquation les empreintes « Redox » des vins, avec leurs parcours de vieillissement. « Si cela fonctionne, l’idée serait de remonter jusqu’au pied de vigne, peut-être que nous pourrions prédire le vieillissement du vin dès cette étape », souligne Stéphane Arbault. « En connaissant l’évolution future d’un vin, nous serons en mesure de proposer des solutions adaptées aux producteurs à chaque étape de la vinification », complète Virginie Moine.
« Le dispositif LabCom de l’ANR vise à renforcer la création de Laboratoires Communs entre les entreprises (TPE, PME, ETI et start-up) et les acteurs de la recherche académique dans une démarche générale de soutien à l’innovation portée par l’Agence. L’ensemble est motivé par la nécessité d’accompagner les acteurs socio-économiques et les entreprises pour les rendre plus compétitifs et en capacité de se saisir des enjeux actuels. La création du LabCom RedoxWine, en réponse aux défis engendrés par le réchauffement climatique dans le secteur viticole, en est une belle illustration. L’ANR est fière d’accompagner les équipes de recherche de l’Institut de Chimie et Biologie des Membranes et Nano-objets (CBMN) et de Biolaffort qui oeuvront ensemble pour prédire l’oxydation des vins dans le temps. » conclut Dominique Dunon-Bluteau, Directeur des opérations scientifiques de l’ANR.
La création du laboratoire commun RedoxWine poursuit l’histoire commune entre la société Biolaffort et le CBMN, puisqu’ils collaborent ensemble depuis le milieu des années 2000. Réputé pour son expertise en méthodes d’analyse chimique, le CBMN a cette fois été sollicité pour son expertise en électrochimie des milieux vivants.
La cérémonie de signature officialisant la création du laboratoire commun RedoxWine s’est tenue le vendredi 7 mars en présence de Mehdi Gmar, directeur général délégué à l’innovation du CNRS, d’Etienne Duguet, Vice-président en charge de l’Innovation à l’Université de Bordeaux, de Dominique Dunon-Bluteau, directeur des opérations scientifiques de l’ANR, de Virginie Moine, directrice scientifique de la société Biolaffort, et de toutes les équipes investies dans ce projet.
Téléchargez le communiqué de presse
Contacts :
Presse CNRS | Alexandre Gyre | T +33 6 43 55 38 06 | alexandre.gyre(at)cnrs.fr
Presse Biolaffort | Anne Jourzac | T +33 5 56 86 53 04 | anne.jourzac(at)laffort.com
Presse Université de Bordeaux | Sophie Serhani | T +33 6 77 74 38 87 | sophie.serhani(at)u-bordeaux.fr
Presse Bordeaux INP | Anne Capbern | T +33 6 64 71 41 69 | anne.capbern(at)bordeaux-inp.fr
Presse ANR | Katel Le Floc’h | T +33 6 81 61 12 97 | contactpresse(at)anr.fr